UN UNIVERS ONIRIQUE

DE QUEL RÊVE VIENS-TU?

Nuit du Conte à Clans (06) Ete 2011

La conteuse Hélène PHUNG nous emmène dans un MONDE ONIRIQUE et MYTHOLOGIQUE.
Le monde des JORAÏS, dont Jacques Dournes dit qu'il s'agit d'un monde de hobbits à la Tolkien, mais en forêt ... indochinoise!

 

 

« Le monde de la réalité a ses limites ; le monde de l’imagination est sans frontières. » Jean-Jacques Rousseau

Je vous invite à une pluie de CONTES, semblable à cette pluie de papillons que j'ai vu voler dans le Centre du VIETNAM, lorsque je visitais les JORAÏS en 2010...

MON UNIVERS INTERIEUR A REJOINT CELUI DES JÖRAIS...

 Médiathèque région lyonnaise 2010

J'ai travaillé sur les collectages de Jacques Dournes, effectuées au Vietnam, sur les hauts plateaux du centre, auprès de l'ethnie Jörai dans les années  50, à partir de mes propres carnets de voyage et des essais ethno-linguistiques de Dournes.

J'ai porté ce travail 10 années durant, les contes et autres récits mythologiques m'ont travaillée en profondeur,  mon inconscient les ayant peu à peu absorbés.

 

Hélène PHUNG, conteuse-voyageuse...

"Romans à Romans" ( Drôme) Mai 2009

Je suis CONTEUSE aux ARTS du RECIT en ISERE depuis 2000. J'exerce depuis 1995.

Très vite, je me suis tournée vers les répertoires d'ASIE: contes du Vietnam, du Japon, de l' Inde et du Tibet.

Puis, j'ai eu à coeur d'introduire le pliage dans certaines de mes créations.

 Dès l'adolescence, j'ai été sensibilisée au problème des différences culturelles par une professeur de philo avec laquelle nous avons étudié Malinovski, Margaret Mead, Levi Strauss ( "Tristes tropiques" et " Race et histoire")

Depuis, je n'ai cessé d'élargir mes connaissances en ethnographie.

La rencontre avec les collectages et les essais ethno linguistiques de Dournes, a été un élément déclencheur.

Mes voyages de retrouvailles et mon contact avec les ethnies, en particulier l'ethnie Jörai, avec des guides locaux parlant leur langue ont été des expériences très fortes.

1200 OREILLES CONQUISES... Strasbourg 2013

J'ai présenté une partie de mon répertoire à la Foire Européenne de Strasbourg en Septembre 2013 ( Invité d'honneur le VIETNAM)

 

Il était important pour moi de présenter aussi des contes d' ETHNIES.

Ici je porte le costume des h'mong fleuris que j'ai ramené du Vietnam lors de mon dernier voyage en Fevrier-mars 2013.

 

Un REPERTOIRE inhabituel qui a étonné même les vietnamiens, et conquis le pubic.

20 séances de 30 à 45 Mn  répartis sur 4 jours, à raison de 50 à 70 spectateurs à chaque fois, soit un total d'environ 1200 Oreilles conquises.

Qui dit mieux?

Extrait d'interview ("Marquise magazine" Webmagazine)

N° " La Faune Urbaine" à paraître fin janvier 2014

 

PHUNG vient de Phuong , c’est à dire oiseau et plus précisément phénix. C’est le nom d’artiste que je me suis choisi, car lié à mon prénom français, il marque mon métissage.

 

 Il n’est pas besoin d’être asiatique pour conter des contes d’ Asie, ( pas plus qu’il n’est utile d’être africain pour aller vers des répertoires de l’ Afrique ) mais je pense qu’une connaissance profonde d’une culture est nécessaire pour raconter avec subtilité.

 

Il faut  rentrer dans l’espace des imaginaires  et en sonder les profondeurs pour être un conteur digne de ce nom.

 

 Appréhender de surcroît l’épaisseur des espaces réels apporte une dimension supplémentaire.

 

Plus on connaît la réalité  d’un peuple et plus on sera réceptif à son imaginaire

 

Personnellement, depuis que je suis allée rencontrer les Jörais chez eux, dans leur espace de forêt primaire, dans le centre du Vietnam, que j’ai arpenté leurs villages, que les ai vu vivre dans leur milieu, même si les tigres ne peuplent plus leurs forêts profondes, je pénètre mieux par mes rêveries,  leur espace imaginaire. Tout simplement parce que l’imaginaire se construit à partir du réel. Derrière le mot « forêt » je vois leur forêt, et non une forêt française.

 

J’ai pu croiser mon espace onirique avec le leur.

 

Quand on raconte, on fait une moitié de chemin, et celui qui écoute fait l’autre moitié, je sais que ma perception de forêt va croiser celle de l’écoutant…

 

 Je ne raconterai jamais comme une Jörai parce que je n’ai pas leur culture orale, ni une connaissance totale de leur littérature orale, mais plus je m’y baigne, et plus je creuse, plus je suis à même d’aller à la rencontre de leur univers.

 

Il est évident que je n’ai pas à raconter ce que eux ont eu à raconter à Jacques Dournes, lorsqu’il fit ce collectage,  dans les années 50, ni à raconter ce qu’ actuellement il leur reste encore à dire ( en espérant qu’ils résistent à la vietnamisation, et les vietnamiens à l’occidentalisation).

J’ai à raconter ce qu’une femme métisse franco-vietnamienne du 21 ° siècle, sensible  aux ethnies  menacées de  disparition, à la mondialisation à la fois économique et culturelle, et  à l’ethnie Jörai en particulier, a à raconter de cette rencontre de 2 univers.

 

On peut tout raconter, on est habilités à tout raconter, dans la seule mesure où l’on sait précisément ce que l’on a à raconter, et pourquoi on le fait.

 

Je raconte pour toutes ces raisons et pour le plaisir immense de me baigner dans cet univers animiste, chamanique, et le partager avec les écoutants.

 

Oui, c’est une forme de pouvoir. Le conteur est un charmeur au sens premier du terme. Tombée sous le charme onirique de ces contes, j’essaie par la parole de charmer (changer?) les autres à mon tour.

© Hélène PHUNG

 

CONTES